• 1)    Dernière promenade…

          

     

    Il marche. Malgré le froid, il marche.

    Il va mourir, il le sait.

    Les animaux le regardent passer, cérémonieusement, tristement. Un cerf lâche une larme.

    Il neige, mais ça n’arrête pas l’Homme, car sa dernière volonté est de gravir cette montagne qu’il chérit tant, une dernière fois…

    Il a un cancer, tumeur d’ont tu meurs, le tabac ne pardonne pas…

    Il continue son ascension, il tousse, sa fin est proche, il se doit d’arriver au sommet avant.

    Il se remémore sa vie…

    Il est né dans un cimetière, naître là où on enterre les morts, sa naissance est un gag, en sorte. Ses parents, d’une grande pauvreté, l’abandonnèrent à la porte de l’orphelinat. Ils ne s’en étaient jamais pardonnés …

    Il n’était pas très assidu en classe, il s’asseyait près de la fenêtre et regardait la montagne.

    Il quitta l’orphelinat à ses 18 ans, faute d’avoir été adopté…

    Il y avait pourtant eu beaucoup de parents qui s’étaient présentés mais, ils étaient découragés par son amour presque pathologique de cette montagne.

    Si bien qu’il essaya de s’engager comme guide, mais il n’y avait pas de poste.

    Il finit tout de même à réussir, l’ancien étant parti à la retraite.

    Ses collègues vous le diront, il aimait cette montagne de tout son cœur.

    Il apprit sa maladie 3ans plus tard, il avait 24ans…

    Il revint à lui dans une quinte de toux qui l’ébranla.

    Il se devait d’accélérer, atteindre le sommet à tout prix, il en était seulement à deux cents mètres, il était dans les nuages, au propre comme au figuré.

      Le sommet…

    Si proche, à quelques pas, une nouvelle quinte de toux, plus forte cette fois, manqua de le faire tomber, mais il ne renoncera pas.

     Il y était presque, quelques pas encore…

    Il était maintenant au-dessus des nuages, l’on voyait le sommet des autres montagnes, comme des îles qui dépassaient d’une mer blanche.

     Ça y est, il est au sommet, il y a de la neige.

    Il se mets au plus haut point de la montagne, regarde la mer de nuage et, dans un dernier sanglot, il s’écroule, délicatement, comme porté par le vent. 

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